23-12-2019
Sauter à pieds joints dans une aventure en Croatie
Charles Richer
L’immense côte de la Croatie offre le décor idéal pour une aventure familiale.
Je sens les battements de mon cœur accélérer alors que je regarde mes deux adolescents grimper les rochers pointus menant vers une corniche étroite à cinq mètres de hauteur. Arrivés au sommet, ils hésitent, puis sous les encouragements des enfants locaux qui attendent impatiemment leur tour pour plonger, ils finissent par se lancer dans la mer Adriatique. Et là, impossible de changer d’idée.
Au cours de ce voyage, mes fils de 13 et 16 ans se sont propulsés du haut de bateaux et de précipices bien plus effrayants. Ils m’ont même convaincu de plonger à quelques reprises et je comprends maintenant leur engouement. Les eaux turquoise et cristallines de la Croatie sont si invitantes qu’il n’est pas surprenant qu’on ait envie de s’y jeter dès que l’occasion se présente.
Située entre le centre et l’est de l’Europe, la Croatie est ponctuée de villages charmants, de monuments anciens et de parcs nationaux pittoresques. Pourtant, mes nombreuses visites de ce pays m’ont révélé que son joyau le plus précieux s’avère être sa côte. S’étendant sur quelque 1 800 kilomètres de la péninsule d’Istrie au nord jusqu’à Dubrovnik et sa vieille ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO au sud, cette région balnéaire est convoitée depuis des siècles par les voyageurs d’Europe et d’ailleurs.
Nous atterrissons à l’aéroport de Zagreb, la capitale, où nous embarquons dans notre voiture de location pour partir à la conquête des paysages dramatiques du littoral croate. Nous nous arrêtons d’abord dans la ville natale de mon mari, Šibenik, un lieu historique datant de l’an 1066 situé en Dalmatie. À seulement 15 minutes de route du parc national de Krka et à 87 kilomètres de la célèbre Split, elle est un point de départ idéal pour nos excursions dans les villages, parcs et plages des alentours.
Parlant de plages, celles de sable sont rares ici. Nous nous habituons donc rapidement aux plages de cailloux sur lesquelles, pour une modique somme, nous pouvons louer des chaises confortables, des parasols et parfois même avoir accès à un bar qui sert du café ou des boissons alcoolisées. Nous louons des pédalos pour quelques heures, puis les garçons s’amusent à faire de la planche à voile et à sauter sur des trampolines aquatiques. En plus des mets typiques de cuisine rapide, les marchands de nourriture servent également des calmars grillés avec frites, ce qui devient évidemment notre collation de choix.
Maintenant que nous avons trouvé notre pied marin, nous faisons direction vers le parc national des Kornati, un archipel de 89 petites îles inhabitées. Ce paradis nautique est accessible par hélicoptère pour une vue à couper le souffle. Cependant, nous choisissons la voie maritime avec notre capitaine Marko, un homme bavard prêt à nous divertir avec les récits de sa folle jeunesse. En plein milieu de l’eau, il jette l’ancre pour que les plus téméraires puissent sauter du toit. L’eau est si claire que le fond est visible. À la vitesse de l’éclair, nous enfilons nos maillots de bain et nous nous adonnons à une petite baignade matinale. Ensuite, nous continuons notre chemin vers un îlet où nous dégustons du thon et du poisson-bar cuit sur un feu de bois dans un restaurant local. Pendant que nous mangeons, deux ânes curieux s’approchent et nous scrutent, ce qui rend fous de joie mes deux citadins de fils.
Nous poursuivons notre aventure d’île en île au nord vers Cres, une des plus grosses îles de Croatie près de la région d’Istrie. Nous nous installons dans un endroit appelé Mali Lošinj, surnommé l’« île de la vitalité » en raison de ses quelque 200 jours ensoleillés par année, de son excellente qualité d’air ainsi que de ses 280 kilomètres de sentiers cyclables et pédestres. Chaque jour, nous faisons de longues promenades ou du vélo à travers des forêts de pins odorants et des terrains de camping toujours occupés. Quand l’envie nous vient, nous prenons une pause pour faire saucette dans la mer ou manger une crème glacée. Les eaux côtières abritent également des centaines de dauphins à gros nez et un bon matin, nous sommes assez chanceux pour en apercevoir plusieurs au large.
Le dernier jour, nous nous réveillons particulièrement tôt pour prendre la route vers la maison. En ce matin ensoleillé, mon plus vieux demande à ce que l’on s’arrête pour une dernière trempette dans la mer Adriatique : une proposition que je ne peux refuser.
Par Rosalind Stefanac pour le magazine Ensemble Vacances