24-03-2016
Des vols moins chers pour contrer la chute des ventes
Charles Richer
Aussi macabre que ça puisse paraître, les attentats profiteront aux voyageurs.
Des experts estiment que le prix des vols pour Bruxelles chutera cet été pour recréer la demande, fragilisée par les attentats.
«Quand les attentats à Paris ont eu lieu, le prix des billets a baissé. Nous nous attendons à voir la même chose pour Bruxelles cet été», estime Charles Richer, copropriétaire de l’agence montréalaise Groupe Voyages VP.
Charles Richer, copropriétaire de l’agence montréalaise Groupe Voyages VP
Les billets pour la capitale belge s’écoulent déjà à moins de 700 $ pour les mois d’avril et mai. Mais avec les attentats de mardi, les prix qu’il voit à 1200 $ pour la saison estivale ne vont pas demeurer.
«Il va falloir recréer la demande», estime celui qui travaille dans l’industrie du voyage depuis 25 ans.
Chez Air Transat, on concède aussi qu’il y aura des impacts.
«Lors d’autres événements malheureux comme celui survenu à Bruxelles, nous avons constaté un ralentissement temporaire de nos ventes pour la destination touchée. Nous avons cependant connu une reprise des réservations et un retour à la normale dans les semaines suivant ces événements», dit Debbie Cabana, directrice des relations publiques chez Transat.
Air Canada a refusé de se prononcer. «Il est trop tôt pour évaluer et faire des prédictions», nous a répondu Isabelle Arthur, responsable des relations avec les médias.
Baisse de 30 %
Quatre mois après les attentats de Paris, Voyages CAA dit encore remarquer une baisse des vols pour la Ville Lumière, mais est incapable de cibler une raison précise.
Le marché du voyage n’avait pas besoin d’une nouvelle tuile. Si les affaires de M. Richer vont bien, il estime que le nombre de voyages a chuté de 30 % depuis un an.
Selon lui, l’attentat à Tunis en juin 2015, qui a fait 38 morts, a probablement fait plus peur aux voyageurs que celui de Paris.
«On attaquait directement les touristes sur la plage. Après ça, les gens ne se sentent plus en sécurité nulle part».
«Généralement, les risques sanitaires ou la guerre font plus peur que les attentats, mais leur fréquence fait que la peur des voyageurs se maintient», dit Paul Arseneault, titulaire de la Chaire de tourisme de l’UQAM.
Source : Stéphan Dussault, Journal de Montréal, Mercredi 23 mars 2016
Crédit Photo : Groupe Voyages VP