Ma chevauchée fantastique en Jordanie

J’ai eu l’immense plaisir de passer 6 jours en Jordanie: quel magnifique pays! J’ai été charmée par l’accueil des gens, par la beauté de ses paysages à couper le souffle, et je m’y suis sentie en sécurité en tout temps.

Notre voyage a commencé sur les ailes de Royal Jordanian avec le vol direct Montréal – Amman où nous avons été accueillis par un personnel de bord serviable et souriant et, pendant l’embarquement, de la musique orientale jouait à bord de l’avion, ce qui a rendu l’attente bien plus agréable. La nourriture était simple mais bonne et, malgré un choix de films limité, nous avions tous des écrans individuels et surtout, des sièges confortables avec un bon espace pour les jambes. Je ne m’y suis pas sentie à l’étroit, ce qui est très important pour un vol de 10 heures. L’aéroport d’Amman est spacieux et son architecture rappelle volontairement les tentes bédouines. Il est bien organisé et le passage des douanes s’est fait très facilement, d’autant que nous avons eu le plaisir d’être accueillis avec un service VIP, ce qui, après ce long vol et peu de sommeil, fut très apprécié. Je vous le recommande.

Nous avons vécu une 1^ère anecdote à l’aéroport, qui démontre bien le respect des gens et la sécurité qui règne dans ce pays. Un des participants a oublié sa pochette dans le panier du chariot à bagages, passeport, iPad, argent, carte de crédit, tous ses papiers y étaient. Il ne s’est rendu compte de l’oubli qu’une fois arrivé à l’hôtel Fairmont à Amman, d’où l’accompagnatrice a immédiatement contacté l’aéroport. Les agents à l’aéroport ont été en mesure de rassurer le passager au moment de l’appel, car quelqu’un avait déjà rapporté sa pochette et tous ses papiers l’attendaient, rien ne manquait, pas même un dollar!

Nous avons commencé le circuit par Amman, jolie ville de couleur sable et aux maisons carrées où le luxe et l’ordinaire se mélangent. Les restaurants et les hôtels 5* côtoient des appartements modestes sur lesquels on trouve beaucoup de citernes d’eau. L’eau étant une denrée précieuse, quasiment tout le monde utilise ces citernes pour avoir des réserves pendant les périodes plus sèches.

J’ai été saisie par la circulation dans la ville d’Amman. Quel bazar! La circulation y est dense et il y a beaucoup des bouchons. À plusieurs reprises, le chauffeur du bus nous a laissé au coin d’une rue d’où nous avons fini le trajet à pied. Se déplacer est ardu, leur conduite très méditerranéenne, ils y vont au culot et il ne faut pas avoir peur de s’imposer. Dans le centre d’Amman les panneaux sont en arabe et en anglais, mais à l’extérieur du centre, le GPS s’impose! Si ce type de conduite vous inquiète, je vous recommande un hôtel plus au centre-ville comme le Grand Hyatt Amman, pour ensuite prendre des excursions à la journée, visiter en taxi ou à pied.

À Amman nous avons visité la Citadelle, site incontournable de l’origine d’Amman avec des vestiges des époques Romaine, Byzantine ainsi que des premiers siècles de l’Islam. Comme elle est située en hauteur et au cœur d’Amman, nous avions une vue imprenable sur la ville et le théâtre Romain en contrebas. De là, nous en avons également profité pour faire un tour dans les rues animées du souk, avec ses nombreuses boutiques en tout genre, souvenirs, chaussures, épices, tissus. Tout le monde s’y mélange dans un joyeux brouhaha et nous avons pu admirer le magnifique théâtre romain, encore utilisé aujourd’hui lors de divers festivals.

Là aussi nous avons vécu une situation qui démontre, encore une fois, la sécurité qui règne en Jordanie. Une personne du groupe avait son sac à dos ouvert, et alors que personne ne s’en était rendu compte, un homme lui a tapoté l’épaule en lui faisant signe que le sac était ouvert. Plutôt que d’y mettre la main et se servir, il l’a avisée et elle n’a rien perdu de son contenu.

Temple d’Hercule

Vestige d’une église Byzantine avec la ville en arrière-plan

Vue d’Amman avec le Théâtre Romain et le souk en contrebas

Théâtre Romain encore utilisé aujourd’hui

Le lendemain, nous avons visité la magnifique cité de Jerash située à environ une heure de route d’Amman. Jerash est reconnue pour être une des cités romaines les mieux conservées au monde, une ville incroyable. En tant que française j’ai vu beaucoup de vestiges romains à travers l’Europe, mais ce site m’a impressionné par son excellent état de conservation. L’hippodrome, la place ovale, la rue principale, les magasins, les temples, tous sont en très bon état. J’ai, à plusieurs reprises, pris le temps de regarder l’ensemble du site et je n’ai eu aucune difficulté à m’imaginer la ville quelques siècles auparavant, avec ses rues animées et ses 20,000 habitants. Si la cité est si bien conservée c’est aussi parce qu’elle est restée ensevelie pendant des siècles, et ce n’est que depuis 70 ans qu’ils y font des fouilles et la restaurent. D’ailleurs, il y a encore plusieurs endroits du site qui n’ont pas encore été nettoyés, d’autres merveilles sont donc à découvrir.

La place ovale

Les marches montant vers le temple d’Artémis

Le théâtre, régulièrement utilisé avec une acoustique incroyable

En 1er plan la séparation des boutiques du souk devant le Temple de Zeus. Derrière, la colline et son amas de pierres, zone archéologique avec des vestiges en attente d’être découverts.

Nous avons quitté Amman de bonne heure, nous avions une longue route à faire et plusieurs arrêts avant d’arriver à Petra, afin d’assister à la marche nocturne jusqu’au Trésor. Sur notre chemin un paysage aride, avec beaucoup d’oliviers que les gens cultivent comme revenu ou pour leur propre consommation.

Notre 1^er arrêt a été « Béthanie au delà du Jourdain », lieu de baptême du Christ par Jean Baptiste. Ce site est à la frontière d’Israël, séparé juste par quelques flotteurs et l’armée qui y est toujours présente, mais discrète. Il est possible d’être baptisé symboliquement dans la même rivière que Jésus. Il y a tout un décorum avec des robes blanches, symbole de pureté. Pour quelqu’un de religieux, c’est un moment fort. Le côté Jordanien a gardé une construction humble, à l’image du Christ, et j’ai été touchée de voir les vestiges de ce lieu de culte car là aussi, il y a des siècles d’histoire derrière nous…

Site Jordanien

Derrière moi, le site Israélien

Nous nous sommes ensuite dirigés vers le Mont Nébo, autre haut lieu de pèlerinage religieux, duquel Moise a vu la Terre Sainte, et où il serait mort. Je peux saisir ce qu’il a dû ressentir de là-haut, j’ai été subjuguée par la vue tout au long de la route qui nous a menés au sommet, l’immensité et la profondeur du paysage, la mer Morte, Jéricho, Jérusalem. Tout est là sous nos yeux, c’était spectaculaire.

À droite la ville de Jéricho, en haut de la montagne en face c’est Jérusalem et à gauche, la mer Morte

Après tous ces arrêts religieux, une autre civilisation nous attendait… les Nabatéens de Petra! Après 3 heures de route, l’installation à l’hôtel Movenpick et le souper, nous sommes partis assister à l’incroyable spectacle du canyon et du Trésor de Pétra, illuminé par une multitude de chandelles. Dès l’entrée du canyon, les chandelles nous montraient le chemin, le ciel étant couvert, on ne voyait pas la lune ni les étoiles cependant, les roches claires des montagnes ressortaient distinctement et il était incroyable de constater comment, une fois le sens de la vue diminué, les autres prennent le relais. À part les bougies, il n’y avait aucun éclairage et nous marchions sur un sol irrégulier et rocailleux avec une assurance qui me surprend encore aujourd’hui. Puis il nous est apparu… le Trésor si souvent vu en photo. Il était saisissant de le voir illuminé par un parterre de bougies, et le silence qui régnait à ce moment-là l’était tout autant car instinctivement, les gens chuchotaient en attendant que tout le monde s’installe.

À la fin du spectacle ils ont éclairé la façade avec des projecteurs de couleur et nous avons patiemment attendu que les gens partent, ce qui nous a permis de prendre des photos et de profiter du chemin de retour, avec quasiment personne dans le canyon.

Ce retour après le spectacle reste un des moments forts du voyage pour moi. Le canyon pratiquement désert, j’ai pu prendre le temps d’admirer ce lieu unique et de m’en imprégner. Le ciel s’était dégagé et les rochers ressortaient encore plus. On voyait la lumière des chandelles, la roche claire et le ciel étoilé, le contraste était saisissant! Ces images sont à jamais gravées dans ma mémoire, car aucun appareil photo ne peut capter avec fidélité ce que mes yeux ont vu.

Le lendemain nous avons passé la journée sur le site de Petra sous un ciel pur et un soleil brillant, et comme nous étions en novembre, la température était parfaite pour en profiter pleinement sans suffoquer de chaleur. Il est possible de se rendre au Trésor en calèche ou à dos d’âne, inclus dans le prix du billet, seul le pourboire sera à ajouter. Mais si vous voulez vraiment profiter du paysage, je vous recommande d’y aller à pied et de garder la calèche pour le retour si vous êtes fatigués.

L’arrivée au Trésor a été tout aussi spectaculaire que la veille, mais j’ai été plus impressionnée encore par le Monastère où il y a moins de monde et pour cause, il faut gravir 900 marches pour y arriver. Une journée est nécessaire pour profiter du site, et je vous recommanderais même deux jours pour prendre le temps d’aller au centre des visiteurs, qui est une sorte de petit musée sur l’histoire et la construction de la ville de Petra, mais aussi pour aller sur les hauteurs et voir Petra de haut.

Le tour était en anglais, que je comprends très bien, mais je ne connais pas tous les termes techniques ou historiques. J’ai donc vite décroché des informations qui nous étaient transmises pour me concentrer sur ce qui m’entourait. Je ne le regrette pas, je me suis remplie les yeux et le cœur d’images incroyables mais sans nul doute, je vous recommande de faire la visite de Pétra avec un guide qui parle votre langue maternelle. Je ne m’étendrai pas sur l’histoire de Pétra, il y aurait tellement à dire, je vous laisse plutôt avec ces images, à jamais gravées dans ma mémoire.

L’incontournable approche vers le Trésor

Série de tombeaux sur le site de Petra

En tout temps, il y a la possibilité de prendre un dromadaire, un cheval ou un âne pour se déplacer. Ils vont vous proposer leur service deux ou trois fois, mais s’ils voient que vous ne voulez pas, ils n’insisteront pas, ce qui est très apprécié, et ils vont vous souhaitez un bon séjour en Jordanie ou à Petra

La rue à colonnades

Le Monastère… il valait largement l’effort de l’ascension 🙂

La vue de l’autre côté avec Israël et le désert du Sinaï

Le canyon par lequel on est monté et d’où on voit, au fond, les tombeaux du site de Petra ainsi que la ville de Wadi Musa sur les hauteurs, où l’on séjourne quand on vient à Petra.

Le lendemain nous sommes partis pour le désert de Wadi Ram, mais une autre surprise m’attendait… Avant de quitter la ville de Wadi Musa et le site de Petra, nous sommes allés visiter l’hôtel Marriott qui se trouve sur les hauteurs de Wadi Musa, sur la route panoramique… oh qu’elle porte bien son nom! La vue est époustouflante et très différente du canyon de Petra. Arrivé de nuit à Petra, je n’avais pas vu dans quel environnement nous étions, et soudainement, les montagnes et la profondeur de l’horizon apparaissaient à mes yeux. J’ai eu l’impression d’être transportée dans un autre lieu et j’en ai été émue aux larmes! Nous étions logés à l’hôtel Movenpick, dans le bas de Wadi Musa, devant l’entrée du site de Pétra, le Marriott est plus éloigné mais la vue est à couper le souffle, j’aurais pu rester des heures à contempler le paysage. Si j’ai le bonheur de retourner en Jordanie, je me vois très bien prendre mon petit déjeuner devant ce décor incroyable.

Sur la photo en partant de la gauche: 1ère montagne, puis 2ème montagne avec un sommet plat et en bas de celle-ci une tache verte d’où nous sommes partis pour l’ascension vers le monastère.
Au creux des deux grosses montagnes suivantes se trouve le monastère en haut de ses 900 marches, et en bas à droite de l’image le canyon qui mène au Trésor et au site de Pétra.

Je n’étais au bout de mes surprises, car le désert du Wadi Rum n’a rien à envier à Pétra.  Mélange de sable et de roches rouge et doré, il est tout aussi imposant et invitant. J’ai été profondément touchée par le silence, l’immensité et la quiétude de ce lieu qu’à nouveau, j’en ai été très émue… je suis tombée amoureuse du désert ! Nous avons fait un tour en Jeep et en chameau, mais il y a bien plus à faire dans ce magnifique désert. Il est possible de faire des envolées en montgolfière, de partir plusieurs jours avec les bédouins et dormir en tentes sous le ciel étoilé, ou encore faire de l’escalade de rochers pour les plus sportifs. On peut aussi séjourner dans le désert, autant dans le luxe que plus modestement avec les bédouins. Nous avons visité un camp tenu par des bédouins, le Hasan Zawaideh Camp, très chaleureux et authentique, installé près de rochers à l’abri du vent et des tempêtes de sable, où nous avons mangé le meilleur souper du voyage, légumes, viandes et riz cuit dans le jus de cuisson des deux autres., le tout, cuit enterré dans le sable… un délice !

Nous avons aussi visité l’hôtel de luxe le Sun City Camp avec des chambres ‘ovni’ exceptionnelles Imaginez admirer le ciel étoilé, les levers et couchers du soleil depuis votre chambre…

Mais je vous laisse juger par vous-même de la beauté du désert de Wadi Ram.

La dernière étape du voyage nous a emmenés dans un lieu totalement différent, la Mer Morte, dont la surface est à plus de 390m sous le niveau de la mer, et son unique salinité. Bien sûr, comme tout le monde je sais que l’on flotte beaucoup dans la Mer Morte, mais j’ai été bluffée par sa densité. J’ai beaucoup ri car je n’arrivais pas à nager et je me sentais comme une enfant qui découvre un nouveau jeu. J’ai adoré! Là encore, nous avions une vue incroyable sur les collines d’Israël avec une luminosité très particulière, et nous avons eu le plaisir, après plusieurs jours dans le sable de Pétra et du désert, de finir le voyage en nous baignant dans une piscine chaude.

Vous l’aurez compris, j’ai adoré mon voyage et, deux mois plus tard, je le porte encore dans mon cœur, conquise par tant de beauté, de générosité et d’hospitalité.